14 juin 2021
Filtre
En 2019, le prix Nobel de chimie a été attribué aux pionniers de la batterie lithium-ion. Commercialisé au début des années 1990 par SONY, cet élément central dans la transformation énergétique est en train de révolutionner progressivement et durablement nos habitudes carbonées.
© MITnews
Lorsque le physicien français Gaston Planté conçoit la première batterie électrique rechargeable au plomb et à l’acide, au milieu du XIXe siècle, celle-ci trouve très vite plusieurs applications (dont la mobilité). Mais les batteries au plomb restent des objets très lourds, avec toutes les limites que cela implique.
Tout change à la fin du XXe siècle : dans les années 1970, le chimiste britannique Stanley Whittingham invente la batterie lithium-ion avec le soutien d’Exxon. C’est la technologie qui occupe maintenant la plus grande place sur le marché de l’électronique portable. La batterie Li‑ion sera ensuite améliorée par John Goodenough, puis par le chimiste japonais Akira Yoshino, et c’est Sony qui va introduire la première batterie lithium-ion, qui permettra l’avènement du fameux Walkman. Aujourd’hui, elles sont au cœur des voitures électriques (VE). L’explosion actuelle de ce marché est en train de changer la donne : l’avènement du VE accélère la technologie qui elle‑même rendra possible l’électrification des autres secteurs d’activité.
© SEABUBBLES
Les batteries lithium-ion ont longtemps été réservées aux appareils de petite taille à cause de leurs coûts. On les trouvait dans les téléphones, les caméras, les tablettes, les ordinateurs portables, etc. Elles révolutionnent maintenant l’industrie des voitures électriques : en étant de moins en moins chères, elles en ont dopé les performances en termes de fiabilité, d’autonomie et se sont répandues en un éclair dans les secteurs de la mobilité en pleine électrification. Elles sont aujourd’hui omniprésentes dans notre quotidien et offrent l’espoir d’un monde sans fumée et sans émission de CO2.
Toutes ces avancées sont rendues possibles par le développement de la technologie Li-ion, qui a connu ces 10 dernières années des améliorations considérables de performances (densité énergétique, vitesse de charge, sécurité…), de qualité (durabilité) et surtout de coût, dont la baisse continue grâce à l’industrialisation exponentielle. C’est pour cela que disposer d’une industrie locale de batteries est devenu un enjeu majeur pour l’Europe et les Etats-Unis, face à l’avance prise par l’Asie.
À l’image des vélos et trottinettes électriques qui arpentent de plus en plus nos villes, la présence de la batterie s’intensifie dans nos habitudes quotidiennes, et au-delà : il y a de plus en plus de motos et scooters électriques, bientôt les bateaux et même des avions électriques comme ceux d’Aura Aero ou des VTOL1, ces taxis volants développés par Airbus, Uber, Lilium ou encore la start‑up californienne Joby.
La technologie des batteries Li-ion, en électrifiant le secteur automobile, rend possible toutes ces évolutions nécessaires vers la décarbonation, qui apparaissaient comme une utopie il y a encore quelques années. L’équation a changé, et il n’est désormais plus une illusion de dire que tout ce qui aujourd’hui utilise un moteur thermique va devenir électrifiable grâce à la batterie. Imaginez des groupes électrogènes silencieusement remplacés par des batteries, ou même une Rolls Royce silencieuse ! De la mobilité à l’évènementiel, des pans entiers de nos activités seront décarbonés.
Cette transition vers la décarbonation, dont Verkor fait fièrement partie, est désormais possible.
1 VTOL: Vertical Take-Off and Landing