Verkor | Power Day de Volkswagen : une ambiance électrique chez le géant allemand

Actualités

Power Day de Volkswagen : une ambiance électrique chez le géant allemand

drawv

26 avril 2021

Filtre2

« Our transformation will be fast, unprecedented, and bigger than anything the industry has seen in the past century. » annonçait le CEO de Volkswagen Herbert Diess, lors du Power Day qui s’est tenu lundi 15 mars. Le groupe a présenté, lors de cette conférence, ses news en matière de transition vers la e-mobility. Plus qu’un enjeu de développement, c’est une nouvelle ère industrielle qui s’annonce, et le constructeur compte bien y participer.

© Volkswagen Newsroom

Auriez-vous pensé il y a seulement quatre ans que le premier constructeur de véhicules thermiques au monde, fonctionnant aux énergies fossiles, organise une journée mondiale sans parler de véhicules mais uniquement d’électricité ?

Qu’un kodak ait fait un jour un évènement sur le digital ?

Que le principal groupe hôtelier mondial ait expliqué que le futur est au partage d’appartement de particulier à particulier ?

Impensable, et pourtant : comme une startup qui pivote, Volkswagen a organisé son premier Power Day, couvrant uniquement l’ensemble de ses activités liées à l’électrification et la gestion de l’énergie électrique. Du design de la batterie au manufacturing, en passant par le recyclage et les enjeux de recharge, le mythe de la mobilité électrique devient réalité pour le groupe allemand. Six ans après le dieselgate (qui fait encore l’objet d’enquêtes dans certains pays), le lancement de la gamme « I.D. » était déjà l’occasion pour le constructeur allemand de tourner la page. Avec ses récentes annonces, Volkswagen entame un nouveau tome de son histoire.

 

Un programme chargé

Les annonces n’ont pas manqué. La batterie devenant l’élément clé, le groupe allemand veut unifier le format des cellules pour 80% de ses futures voitures électriques. On parle ici d’une réduction de moitié du coût de la batterie par rapport au niveau actuel. Pour tenir cette promesse et soutenir la croissance de ses ventes ou, en d’autres termes, pour répondre à la demande croissante de batteries en Europe, Volkswagen a annoncé non pas deux mais 6 gigafactories, (ce qui correspondrait à une capacité de production annuelle de 240GWh) pour couvrir 80% de ses besoins d’ici à 2030.

L’une à Skellefteå en Suède pour 2023, en s’associant avec Northvolt (une commande à 14 milliards de cellules) ; la seconde sera à Salzgitter en Allemagne, pour 2025 ; l’usine « Western Europe » sera implantée soit au Portugal, soit en France, soit en Espagne, et est prévue pour 2026 ; la localisation et la date de lancement des trois restantes sur la liste sont encore inconnues. On sait seulement que l’usine de l’Est sera en République tchèque, en Pologne ou bien en Slovaquie pour 2027.

Enfin, le « most game changer inside the EV-world » : la recharge. L’extension du réseau de points de charge est une priorité pour Volkswagen, qui veut aussi intégrer la notion de fast charging (25min pour 450km aujourd’hui, 17min d’ici à 2025 et… 12min au-delà de cette date). Désolé, vous aurez à peine le temps de boire un café dans une station même si l’avantage restera toujours de ne pas avoir à tenir un pistolet « puant l’essence ou le diesel » dans la main ensuite. L’allemand compte opérer près de 18000 points de recharge européens pour 2025. Et pour cela, les partenariats sont au rendez-vous.

All on board !

D’abord avec Scania, pour les batteries des futurs camions électriques. Ensuite, avec sa coentreprise CAMS (« Charging as A Mobile Service », avec FAW, Star Charge et JAC) en Chine, pour étendre les points de charge. Le constructeur en fera de même de l’autre côté de l’Atlantique, avec Electrify America : son CEO Giovanni Palazzo a annoncé 800 stations de recharge pour cette année (on ne parle pas de bornes de recharges mais bien de stations), non seulement aux Etats‑Unis, mais aussi au Canada. Pour les marchés européens il y a également : Ionity (née en 2017 sous forme de joint-venture entre BMW, Daimler, Ford et Porsche, rien que ça), et EnelX en Italie avec le groupe VW-Audi, qui interviendra bientôt en Espagne. Le groupe s’est aussi associé à BP pour installer 8000 bornes de recharge rapide en Allemagne et au Royaume-Uni, et Iberdrola en Espagne. Volkswagen nous dévoile donc sa force de réseau en engageant un nombre impressionnant de partenariats.

Un modèle inspirant, mais encore améliorable

Ce qu’il faut en retenir, c’est que Volkswagen a démontré qu’ils étaient complètement impliqués dans cette dynamique industrielle, avec un potentiel de développement significatif. La demande de batteries pour VE connait une croissance exponentielle en raison des normes européennes (notamment du Green Deal et des objectifs de réduction de CO2).

En plus de cela, deux autres facteurs vont aller de pair avec la réglementation : le Total Cost of Ownership et le partage de l’expérience utilisateur. Plus que des enjeux stratégiques, les batteries sont au cœur de cette course. Et Volkswagen l’a très bien compris. Au-delà du fait que le plan de Volkswagen est effectivement bien aligné avec la EU Battery Strategy de 2018 et plus généralement avec les objectifs de la Commission, le caractère stratégique de l’approche industrielle du groupe est remarquable. Non seulement l’allemand montre une volonté de reconversion complète de sa marque, mais en plus de cela, il s’affiche comme le leader européen de cette transformation vers la e-mobility : Volkswagen identifie la clé du problème (la batterie) et l’attaque à la source, tout en gardant la main sur les autres étapes de la chaîne de valeur jusqu’à la question de la recharge, et pas seulement en Europe.

Par ailleurs, on peut regretter que le mot « people », qui est au cœur de l’ADN et du marketing de Volkswagen, ne soit pas prononcé qu’à la fin (et une seule fois en deux heures de conférence), et qu’il y ait davantage de diversité éthique et genrée dans la présentation – la transition énergétique inhérente aux projets de Gigafactories implique aussi une transition sociétale et une mise en avant des talents qui a un peu manqué. Non sans rappeler deux choses : l’Europe a grandement besoin de Gigafactories, et la logique partenariale est nécessaire pour y parvenir. C’est ce que Verkor entreprend, en France.

Une déferlante électrique qui nous rappelle aussi que Stellantis va présenter ses propres annonces lors d’un Electrification Day le 8 juillet prochain.

Partagez :

arrow